Une si longue attente

14 septembre 2021 - 12:08

Avec un an et demi de retard en raison de la crise sanitaire qui a bouleversé les calendriers sportifs, le départ de la 118e édition sera finalement donné de Compiègne le 3 octobre prochain à 11h00, sur un parcours de 259 kilomètres comprenant 55 kilomètres de pavés répartis sur 30 secteurs (vs 54,5 km et 29 secteurs en 2019). Les spécialistes des pavés feront notamment leurs retrouvailles avec le secteur en montée du hameau du Buat.

2021 sera aussi le millésime de la première édition de Paris Roubaix Femmes, le 2 octobre. Le peloton s’élancera de la commune nordiste de Denain sur un parcours de 116,4 km, avec 17 secteurs pavés et les 85 derniers kilomètres communs à l’itinéraire des hommes, dont la prestigieuse arrivée au vélodrome de Roubaix.

Il se sera donc écoulé un bail de 903 jours entre la victoire de Philippe Gilbert sur le vélodrome de Roubaix au printemps 2019 et l’édition suivante, dont les prétendants sont attendus au départ le 3 octobre prochain à Compiègne. Avec les reports indispensables qui lui ont été infligés, « la Pascale » n’a jamais aussi mal porté son surnom, mais le hasard a placé cette année une inédite campagne de flandriennes au cœur de l’automne, la course au maillot arc-en-ciel se jouant une semaine avant sur des terrains voisins. Pour son retour dans le calendrier, Paris-Roubaix s’est offert de légers ajustements. Il n’est jamais anodin de s’intéresser aux changements qui affectent la première partie du parcours, sachant que sur les 16 dernières éditions, la course a été remportée à trois reprises par des membres de l’échappée matinale (Magnus Backstedt en 2004, Stuart O’Grady en 2007, Mathew Hayman en 2016). C’est précisément l’ordonnancement des premiers secteurs pavés qui a été modifié. Les premiers tremblements se produiront comme d’habitude après une centaine de kilomètres parcourus depuis Compiègne, mais contrairement à 2019, le secteur de Troisvilles sera emprunté sur sa longueur totale de 2,2 km. Connu des habitués, celui de Vertain (#25) connaîtra une inversion de sens qui pimente la partie, puisqu’il faudra cette fois le monter. La traversée remuante du Cambrésis et du sud-Valenciennois emmènera également les coureurs à des retrouvailles avec le secteur du Hameau du Buat (#24), découvert en 2005 et qui n’a plus été visité depuis 2016. En quittant ce chemin pavé qui se tortille pendant plus d’un kilomètre, il restera une trentaine de kilomètres pour se préparer au défi de la Trouée Arenberg (km 162,4), où la sélection prend généralement une tournure radicale, tout comme sur les autres secteurs clé que sont Mons-en-Pévèle (km 209,1) et le Carrefour de l’Arbre (km 240,5).

La grande nouveauté de Paris-Roubaix 2021 reste la création de la course féminine, dont le départ sera donné depuis Denain. Trois tours de circuit à parcourir en ville donneront d’emblée un ton dynamique à l’explication, qui prendra une tournure encore plus sérieuse en atteignant la commune de Hornaing (km 31), là où les parcours des deux courses se rejoignent. Il restera alors un peu plus de 85 kilomètres pour connaître au vélodrome de Roubaix le dénouement de cette bataille historique, dont les phases décisives se joueront peut-être sur les deux secteurs classés au plus haut niveau de difficulté : Mons-en-Pévèle et le Carrefour de l’Arbre, où se sont faits et défaits des destins de Roubaisiens à travers les générations.

Paris-Roubaix : Le parcours, traverse dans le silence du confinement les lieux sacres, desertes, de la reine des classiques.
Paris-Roubaix : Le parcours, traverse dans le silence du confinement les lieux sacres, desertes, de la reine des classiques. © PRESSE SPORTS

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