Marianne Vos : " la fin de chaque secteur pavé est un soulagement"

4 avril 2023 - 13:45

La première édition de Paris-Roubaix Femmes avec Zwift a laissé les spectateurs émerveillés par la vitesse et les trajectoires de Marianne Vos (Jumbo-Visma) sur les pavés boueux de l'Enfer du Nord. La légende néerlandaise, qui a remporté des centaines de victoires sur tous les terrains, semblait avoir déjà apprivoisé les routes redoutées menant à l'emblématique vélodrome André-Pétrieux mais Lizzie Deignan s’est imposée à la faveur d’une attaque précoce et magistrale, Vos terminant 2e. La star néerlandaise était naturellement favorite de la deuxième édition, l'an dernier, avant de déclarer forfait quelques heures avant la course à cause d’un test positif au Covid. Depuis, elle a porté le Maillot Jaune du Tour de France Femmes avec Zwift et prolongé son contrat avec Jumbo-Visma jusque fin 2025. À 35 ans, elle relève un nouveau défi pour renforcer sa légende sur les routes mythiques de Roubaix.

vos (marianne) - (hol) - PARIS/ROUBAIX FEMININ
vos (marianne) - (hol) - PARIS/ROUBAIX FEMININ © PRESSE SPORTS

Quel est votre programme du printemps ?
Pour moi, c'est en fait une période de course assez courte. J’ai repris la compétition sur le Trofeo Binda (20e), puis j'ai fait À travers la Flandre (3e) et le Tour des Flandres (15e), et maintenant Paris-Roubaix et l’Amstel Gold Race. Ce sont des courses totalement différentes mais j'espère bien faire. Je me suis bien entraînée ces dernières semaines. Bien sûr, la compétition, c’est autre chose, mais je suis contente d’être dans le coup et je veux en profiter sur les prochaines courses.

Que représente Roubaix pour vous ?
C'est évidemment une course qui se démarque dans le calendrier. Quand elle a été ajoutée il y a trois ans, en tant que coureuses, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Vous n’avez que ce que vous avez vu à la télévision, vous savez que ça va être dur mais il est difficile de savoir ce que ça donne pendant la course. La première édition était pluvieuse et glissante. C'était vraiment spécial d'en faire partie. J'ai été chanceuse en quelque sorte de ne pas avoir trop de problèmes pendant la course. En plus, finir avec un bon résultat, c’était évidemment une belle première expérience. Il n'y a pas d'autre classique comme Paris-Roubaix. C'est définitivement quelque chose de spécial.

vos (marianne) - (hol) - PARIS/ROUBAIX FEMININ
vos (marianne) - (hol) - PARIS/ROUBAIX FEMININ © PRESSE SPORTS

Enfant, vous avez passé une partie de vos vacances à suivre le Tour de France sur le bord de la route. Quelle a été votre expérience avec Paris-Roubaix ?
Je la regardais juste à la télévision. Mais c'est le genre de course où on s'assoit devant la télévision et on suit toute la retransmission. Et c'était vraiment sympa quand j'ai fait ma première reconnaissance de Paris-Roubaix. J'ai reconnu pas mal de secteurs, les points clés de la course, parce que je les connaissais en les ayant vus à la télévision. Donc, même sans spectateur, j'avais l'impression d'être en course parce que vous connaissez ces images. C'est ce que je retiens vraiment de ma première fois sur les routes de Paris-Roubaix.  

Et la première fois au vélodrome ?
C'était après une longue reconnaissance avec un vent de face massif, donc entrer enfin dans Roubaix était bien sûr une sorte de soulagement. Je pense que c'est quelque chose que l'on ressent aussi en course, même s'il peut aussi y avoir de la tension pour le résultat. Mais oui, après une course aussi dure, vous entrez dans ce vélodrome, qui est un endroit si particulier dans le cyclisme. Le bâtiment lui-même n’a rien de vraiment spécial mais il se dégage une telle mémoire que l’entrée dans ce stade est vraiment particulière.  

Avez-vous visité les douches?
Oui, oui ! J'y ai aussi pris une douche après cette reconnaissance.  

Lors de la première édition de Paris-Roubaix, vous avez impressionné par votre vitesse et vos trajectoires dans les secteurs. Vous maîtrisiez déjà les pavés de Roubaix ?
Non, pas vraiment [elle rit]. Je pense qu'il y avait aussi un peu de chance. Bien sûr, vous devez être dans la bonne position, puis vous devez savoir à quelle vitesse vous pouvez prendre les pavés. Il y a aussi eu des chutes juste derrière moi que je n'aurais pas pu éviter si j'avais été derrière. C'était bien d'arriver en un seul morceau. Et Elizabeth Deignan avait lancé une attaque fantastique dès le premier secteur pavé. Il allait être difficile de la rattraper mais je voulais essayer et voir jusqu'où je pouvais aller. Je me suis retrouvée quelque part au milieu, mais c'était quand même bien d'essayer de faire de mon mieux sur les pavés.

02/10/2021 - Paris-Roubaix femmes - Arrivee - Marianne Vos (JUMBO - VISMA WOMEN CYCLING TEAM)
02/10/2021 - Paris-Roubaix femmes - Arrivee - Marianne Vos (JUMBO - VISMA WOMEN CYCLING TEAM) © A.S.O./Fabien Boukla

Avec votre expérience des classiques, comment décririez-vous les pavés de Paris-Roubaix ?
Eh bien, ils sont durs… Je dois dire que cela aide quand vous avez le bon matériel, les bonnes roues, les bons pneus, la bonne pression, tout cela fait une grande différence. Ensuite, le placement avant les pavés peut être tout aussi important. Vous devez rouler vite sur les pavés mais ça doit être aussi confortable que possible. Vous essayez de rester au milieu, ou sur le côté, mais surtout au milieu, et vous essayez simplement d'appuyer sur les pédales mais c'est difficile. La fin de chaque secteur, quand on revient sur le bitume, c'est un soulagement, genre : « un de moins ».  

L'année dernière, vous avez dû vous retirer à la dernière minute. Cela change-t-il votre approche pour 2023 ?
Pas vraiment. Bien sûr, l'année dernière, j'étais assez triste de manquer la course. Je l'attendais vraiment avec impatience et c'est pareil pour cette édition. Peut-être que j'ai encore plus hâte d'y être après avoir raté la dernière édition. Mais la préparation est la même.  

Quel travail spécifique faites-vous pour Roubaix ?
On ne se prépare pas que pour les pavés, donc tous les entraînements que j'ai fait servent aussi à préparer Paris-Roubaix sans trop rajouter de pavés. Faire des classiques flandriennes aide à se préparer, on fait aussi des pavés, même si ce ne sont pas les mêmes, et le positionnement est aussi assez important sur le Tour des Flandres. C'est bien d'avoir ces courses avant Paris-Roubaix. On fera une reconnaissance deux jours avant la course, pour revoir une partie du parcours. La plupart de l'équipe a déjà fait une reconnaissance mais j'avais une préparation légèrement différente donc je ne l'ai pas faite cette année. Mais c’était le cas l'année dernière et l'année d'avant. Je pense que je connais assez bien le parcours maintenant mais ce sera bien de le revoir jeudi, bien sûr.  

Vous connaissez le parcours, vous vous connaissez vous-même… Quelle est l'ambition ?
Essayer de faire une bonne course. J’imagine que vous avez aussi besoin d'un peu de chance. Mais je pense qu'avec ce genre de course, tout ce que vous pouvez faire, c'est essayer de rester devant, essayer de garder la bonne position et ensuite donner le meilleur de vous-même. J'espère être là et jouer un rôle dans le final.

MARIANNE VOS EXPRESS 

02/10/2021 - Paris-Roubaix femmes - Marianne Vos - JUMBO - VISMA WOMEN CYCLING TEAM
02/10/2021 - Paris-Roubaix femmes - Marianne Vos - JUMBO - VISMA WOMEN CYCLING TEAM © A.S.O./Fabien Boukla

Née à 's-Hertogenbosch (Bois-le-Duc) le 13 mai 1987  

Équipes successives :
DSB Bank (2006-2009), Nederland Bloeit (2010-2011), Rabo Women (2012-2016), WM3 (2017), WaowDeals (2018), CCC-Liv (2019-2020), Jumbo-Visma (2021 -2023)  

Meilleurs résultats sur route :
Championne olympique (2008)
Championne du monde (2006, 2012, 2013)
1ère de la Coupe du Monde (2007, 2009, 2010, 2012, 2013)
1ère de l'UCI Women's WorldTour (2019)
1ère de la Flèche Wallonne (2007, 2008, 2009, 2011, 2013)
1ère du Tour des Flandres (2013)
1ère du Trofeo Alfredo Binda (2009, 2010, 2012, 2019)
1ère du Giro d'Italia (2011, 2012, 2014)
2 étapes du Tour de France Femmes avec Zwift (2022)

Suivez-nous

Recevez des informations exclusives sur Paris-Roubaix Femmes